Quand on est bien dans sa tête on n'a pas peur des autres ni de lå différence. Mais quand on n'est pas sur de ses convictions, tout deviens si fragile...tellement fragiles...que lå terreur s installe au moindre petit doute.
Rien n'est plus reposant pour l'individu, plus dissipant pour ses soucis et plus agréable que d'avoir un cœur saint et exempt des affres du ressentiment et du bouillonnement des haines et des inimitiés: lorsqu'il voit qu'un homme reçoit un bienfait, il l'accepte et ressent la faveur divine et l'indigence des serviteurs, puis il se remémore cette Parole sublime de l'Envoyé de Dieu:
"Ô mon Dieu ! Le bienfait qui m'est accordé en ce jour ou à l'une de tes créatures provient uniquement de Toi, l'Unique qui n'a pas d'associé. Aussi, A Toi la louange et le remerciement" [ Rapporté par Abû Dâwud ]
lorsqu'il voit un être humain qui souffre d'un mal, il compatit et demande à Dieu de soulager sa souffrance; il se rappelle cette imploration de l'Envoyé de Dieu adressé à son Seigneur:
"Si tu pardonnes ô mon Dieu, pardonne généreusement à chacun de tes serviteurs ce qu'il a commis".
Ainsi, le fidèle musulman peut vivre avec un fond intérieur limpide, satisfait de Dieu et de la vie, l'âme apaisée et à l'abri des attaques de la haine aveugle. Car la corruption du cœur par les ressentiments est un mal difficile à juguler.
La Foi se retire rapidement du cœur atteint, tel un liquide coulant d'un récipient percé.
Voilà pourquoi l'Islam regarde le coeur avec beaucoup de gravité. En effet, le coeur noirci pervertit les bonnes actions et assombrit leur fraîcheur et leur éclat. Quant au cœur rayonnant, Dieu le bénit, même quand ses oeuvres sont peu nombreuses, et lui accorde beaucoup de bien.
'Abdallâh Ibn 'Amr rapporte ceci:
"On a dit : Ô Envoyé de Dieu ! Quel est le meilleur des hommes ? Il a répondu: Tout homme au coeur makhmûm, à la langue véridique. On lui a dit: L'homme à la langue véridique, d'accord nous le connaissons, mais que signifie au coeur makhmûm ? Il a dit : C'est le coeur pur et pieux où il n'y a ni péché, ni injustice, ni ressentiment, ni jalousie" [ Rapporté par Ibn Mâjjah ].
De ce fait, c'est la communauté islamique authentique qui est réellement fondée sur les liens de l'amour partagé, de l'affection répandue, de l'entraide mutuelle, de la courtoisie fine où il n'y a aucune place pour l'individualisme dominateur et ravageur. C'est celle que nous décrit le Coran:
{ A ceux qui sont venus après eux en disant : Notre Seigneur ! Pardonne-nous ainsi qu'à nos frères qui nous ont précédés dans la Foi. Ne mets pas dans nos coeurs de rancune envers les croyants. Notre Seigneur ! Tu es, en vérité, Bon et Miséricordieux} [Sourate 59 : verset 10 ].
La querelle, en se développant, en s'enracinant et en multipliant les ramifications de ses épines, détruit la fraîcheur de la Foi, tue la bonté et l'amour de la paix qu'elle inspire. Et il n'y a plus alors aucun bien dans l'observation des rites prescrits, qui n'apportent plus aucune protection à l'âme. Souvent, la querelle s'empare des esprits de son auteur et le pousse à commettre des écarts avilissants pour la grandeur d'âme et des péchés graves qui font encourir la malédiction.
Souvent l'oeil courroucé pointe une zone sombre. Aveugle aux vertus, amplifiant les vices, l'âme cède, sous l'emprise de la haine et du ressentiment, au voyeurisme et à la confection des mensonges.
Ce sont autant d'attitudes abhorrées par l'Islam qui met en garde contre ces abominations et fait de leur éradication les meilleures oeuvres pour se rapprocher de Dieu.
En effet, L'Envoyé de Dieu a dit:
"Voulez-vous que je vous indique ce qui est meilleur que le jeûne, la prière et l'aumône ? Les gens présents lui ont dit: Certes, oui
! Il a dit: C'est d'endiguer l'inimitié et l'animosité, car laisser se propager l'inimitié constitue la haliqa (celle qui rase), je ne dis pas celle qui rase seulement les cheveux, mais celle qui rase la Foi" [ Rapporté par At-Tirmidhî ].
Le démon ne parvient peut-être pas à faire de l'homme sensé et raisonnable un adorateur d'idole, mais il peut, lui qui est trop attaché à la séduction de l'homme et à sa perte, parvenir à l'éloigner de son Seigneur au point qu'il ignore ses devoirs encore plus que l'idolâtre délirant. Pour mener à bien cette machination, le démon s'emploie avec ruse à allumer les feux de l'animosité dans les coeurs. Une fois ce feu allumé, le démon se réjouit du spectacle de ces flammes qui brûlent le présent et l'avenir des hommes et qui engloutissent leurs liens et leurs vertus.