La femme, selon le christianisme, est l’impure, la corruptrice, qui a apporté le péché sur la terre et perdu l’homme.
Aussi les Apôtres et les Pères de l’Église n’ont-ils jamais considéré le mariage que comme un mal nécessaire, de même qu’on le dit aujourd’hui de la prostitution.
Tertullien s’écrie: «Femme, tu devrais t’en aller toujours dans le deuil et en guenilles, offrant aux regards tes yeux pleins de larmes de repentir, pour faire oublier que tu as perdu le genre humain. Femme, tu es la porte de l’enfer !»
Hieronyme dit : « Le mariage est toujours une faute ; tout ce que l’on peut faire, c’est de se le faire pardonner en le sanctifiant. »
Voilà pourquoi on a fait du mariage un sacrement de l’Église.
Origène trouvait que « le mariage est une chose impie et impure, l’instrument de la sensualité », et pour résister à la tentation, il s’émascula.
« Il faut faire choix du célibat, dût le genre humain en périr », dit Tertullien.
Et Augustin : « Ceux qui ne seront pas mariés brilleront au ciel comme des étoiles resplendissantes, tandis que leurs parents (ceux qui les auront engendrés) ressembleront aux astres obscurs. »
Eusèbe et Hieronyme sont d’accord pour dire que la parole le la Bible : « Soyez féconds et multipliez » ne devait plus s’appliquer au temps ou ils vivaient et que les chrétiens n’avaient pas à s’en préoccuper. Il serait facile de produire encore des centaines de citations empruntées aux plus considérables des hommes que l’on appelle des lumières de l’Église.
Tous ont enseigné dans le même sens ; tous, par leurs prédications constantes, ont contribué à répandre la position exacte et les relations de l’homme et de la femme dans son aspect religieux,
Déjà, dans l’histoire de la création, il est ordonné à la femme de se soumettre à l’homme. Les dix commandements de l’Ancien Testament ne s’adressent à proprement parler qu’à l’homme, car la femme est nommée dans le neuvième commandement en même temps que les valets et les animaux domestiques.
La femme était bien une pièce de propriété que l’homme acquérait contre espèces ou en échange de services rendus.
Appartenant à une secte qui s’imposait la continence la plus absolue, notamment dans les relations sexuelles, Jésus méprisait le mariage et s’écriait :
«Il y a des hommes qui sont eunuques dès le sein de leurs mères ; il y en a d’autres qui sont faits eunuques par la main des hommes ; il y en a enfin qui se sont faits eunuques eux-mêmes en vue du royaume du ciel. »
Au repas des noces de Cana, il répondait à sa mère qui implorait humblement son secours : «Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi» ?
Et Paul, que l’on peut, au plus haut degré, appeler le fondateur du christianisme autant que Jésus lui-même, Paul qui le premier donna à cette doctrine le caractère international et l’arracha aux limites étroites de l’esprit de secte des Juifs, disait : « le mariage est un état inférieur ; se marier est bien, ne pas se marier est mieux ».
«Vivez de votre esprit et résistez aux désirs de la chair. La chair conspire contre l’esprit, et l’esprit conspire contre la chair ». « Ceux que le Christ a gagnés à lui ont mortifié leur chair avec ses passions et ses désirs».
Paul suivit lui-même ses préceptes et ne se maria jamais. C’est dans cet esprit que les Apôtres et les Pères de l’Église ont prêché, c’est dans cet esprit que l’Église a opéré pendant tout le moyen âge, en créant les couvents, c’est dans cet esprit qu’elle agit encore.
Ils affirment audacieusement que le christianisme a délivré la femme de sa basse condition primitive ; ils s’appuient surtout pour cela sur le culte de Marie, mère de Jesus, qui surgit postérieurement dans la religion nouvelle et qui devait être considéré par le sexe féminin comme un hommage à lui rendu.
L’Église catholique, qui observe aujourd’hui encore ce culte, devrait hautement protester contre cette assertion. Les Saints et les Pères de l’Église se prononcent tous, sans exception, contre la femme.
Le concile de Mâcon, qui, au VIème siècle, discuta sur la question de savoir si la femme avait une âme ou non, fournit un argument probant contre cette version de la bienveillance des doctrines du catholicisme pour la femme.
L’introduction du célibat des prêtres par Grégoire VII, la furie des réformateurs, de Calvin en particulier, contre les «plaisirs de la chair», et avant tout la Bible elle-même dans ses monstrueuses sentences l’hostilité contre la femme et le genre humain, nous démontrent le contraire.
En établissant le culte de Marie, l’Église catholique substituait, par un calcul adroit, le culte de sa propre déesse à celui des déesses païennes qui était en honneur chez tous les peuples sur lesquels le christianisme se répandit. Marie remplaça la Cybèle, la Mylitta, l’Aphrodite, la Vénus, etc.., des peuples du Sud, l’Edda, la Freya, etc., ; seulement on en fit un idéal de spiritualisme chrétien.
Les femmes dans le Nouveau Testament :
"Le Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme, et Dieu le chef du Christ." (1 Cor 11, 3)
"Dans la crainte du Christ, soyez tout dévouement les uns aux autres, les femmes pour leur mari comme au Seigneur, car leur mari est la tête de la femme comme le christ est la tête de l’église, son corps, dont il est le sauveur. L’église est tout dévouement au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes vis à vis de leur mari." (Ephé 6, 21-24)
« Mais comme l’Église est soumise au Christ, ainsi les femmes doivent l’être en tout à leur mari. »(Éphésiens, V, 24)
Quant au voile de la femme, ont voit bien qu’il n’est pas le propre du discours musulman :
"Toute femme qui prie ou parle sous l’inspiration de Dieu sans voile sur la tête, commet une faute identique, comme si elle avait la tête rasée. Si donc une femme ne porte pas de voile, qu’elle se tonde ; ou plutôt, qu’elle mette un voile puisque c’est une faute pour une femme d’avoir les cheveux tondus ou rasés." (1 Cor 11, 5-6)
Et plus loin, en (1 Cor 11, 10) : "C’est pourquoi la femme doit avoir la tête couverte, signe de sa dépendance par respect des messagers de Dieu".
"Que les femmes se taisent pendant les assemblées ; il ne leur est pas permis d’y parler, elle doivent obtempérer comme le veut la loi. Si elles souhaitent une explication sur quelque point particulier, qu’elles interrogent leur mari chez elles, car il n’est pas convenable à une femme de parler dans une assemblée".(1 Cor 14, 34-35)
"Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de faire la loi à l’homme, qu’elle se tienne tranquille. C’est Adam en effet qui fut formé le premier, Eve ensuite. Et ce n’est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui séduite, a désobéi." (1 Tim 2, 12-14)
"Néanmoins, elle sera sauvée par la maternité". (1 Tim 2, 15)
« Tout homme qui prie ou prophétise le chef couvert fait honte à son chef. Toute femme qui prie ou prophétise le chef non voilé fait honte à son chef, elle est comme une femme rasée. Si une femme ne se voile pas, qu’on la tonde aussi et, s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se voile. Car l’homme ne doit pas se couvrir le chef puisqu’il est l’image de la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme, Car l’homme ne vient pas de la femme, mais la femme de l’homme, car l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme » (Corinthiens, XI, 3-9)
«Que la femme apprenne en silence, en toute soumission ; et je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de prendre autorité sur l’homme, mais de garder le silence. Car Adam a été fait le premier, et Ève ensuite ; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, mais la femme qui, une fois séduite, en est venue à transgresser. Mais elles seront sauvées par la maternité, si elles demeurent dans la foi, la charité et la sanctification, avec du bon sens » (Timothée, II, 12-15).
Conclusion nos amis chrétiens affirment obstinément que le christianisme a délivré la femme de sa malheureusement condition primitive, mais on voit bien dans les écritures saintes que les femmes sont reléguées au rang de croyantes de deuxième classe.