Sous le règne de Constantin, le christianisme s'était vu accorder le même statut que les religions païennes de l'Empire. Un demi-siècle plus tard, sous le règne de Théodose, il a été déclaré que c'était la seule religion qu'une personne était autorisée à pratiquer.
En 391, l'empereur Théodose publia un édit qui fermait tous les temples païens. Une foule chrétienne a immédiatement profité de l'occasion pour détruire le merveilleux temple de Sérapis à Alexandrie, ne laissant que ses fondations. Un décret impérial exigeait:
"Brûlez tous les livres hostiles au christianisme de peur qu'ils ne provoquent la colère de Dieu et scandalisent les pieux".
Dans ces mêmes années, Jean Chrysostome envoie des troupes de moines en Phénicie afin qu’ils y détruisent des temples.
Le christianisme décrète alors les païens hors la loi et tous les écrits qui ne racontent pas la vie de Jésus ou l'histoire de l'Ancien Testament doivent être détruits ! En réponse des moines illettrés ont détruit des milliers de documents de sagesse et de savoir scientifique accumulé comme étant de superstitions païennes.
L'écrivain païen Eunape, qui décrit cette destruction, avait écrit : des hommes qui n’avaient jamais entendu parler de la guerre, s’attaquèrent bravement à des pierres, les assiégèrent en règle, démolirent le Serapéum et s’emparèrent des offrandes que la vénération des siècles y avait accumulées. Vainqueurs sans combat et sans ennemis, après avoir courageusement livré bataille aux statues et aux offrandes, ces héros conquérants tout glorieux de leurs exploits se retirèrent et se firent remplacer dans l’occupation du sol sacré par de moines, c'est-à-dire par des êtres ayant de l’homme l’apparence vivant comme les plus vils animaux et se livrant en public aux actions les plus dégoûtantes…….
Ces moines campèrent donc sur la place de Serapéum et alors au lieu des dieux de la pensée, on vit des esclaves et des criminels obtenir un culte à la place des têtes de nos divinités, on montrait les t^tes sales de misérables repris de justice, on mettait un genou devant eux et on les adorait, on appelait martyrs, diacres et chez de la prières, des esclaves infidèles déchirés par le fouet et tout sillonnés des marques de leurs crimes. Tels étaient les nouveaux dieux de la terre.
Par la suite l’archevêque Cyrille d'Alexandrie fit inciter une foule chrétienne pour tuer le dernier savoir païen de la Bibliothèque d'Alexandrie, en la personne d’une femme notable appelée Hypatie fille du Philosophe Théon, qui avait fait un si grand progrès dans les sciences philosophiques de son temps, et enseignait dans l’école de Platon et de Plotin elle fut accusée d’avoir enseigner que l’étude et la science ne sont pas incompatibles avec la foi par l’archevêque Cyrille d'Alexandrie. Quelques moines transportées d’un zèle trop ardent, l’attendirent un jour dans les rues, et l’ayant tirée de sa chaise, la menèrent à l’Eglise nommée Césaréon sensée être un lieu de culte et d’amour de Dieu, la pauvre est violentée, déshabillée, tabassée, même violée et la tuèrent à coups de pots cassés.. ils hachèrent son corps en pièces, puis porté en triomphe par une foule en liesse et les brûlèrent dans un lieu appelé Cinaron. Quel acte de bravoure !,
Le meurtre d’Hypatie s’inscrit dans les véritables persécutions contre les intellectuels païens de l’archevêque Cyrille d'Alexandrie : ce dernier persécutait la foi païenne et la philosophie néo-platonicienne.
Une exécution monstrueuse comme celle-ci couvrit d’infamie non seulement de l’archevêque Cyrille d'Alexandrie, mais de toute l’Eglise, étant certain qu’il n’y a rien dans l’esprit du Christianisme que le meurtre et les combats.
Cyrille d'Alexandrie est devenu un Saint,
Pourquoi ?
Probablement pour son combat contre la concurrente culture païenne !!!
Pour en revenir au patriarche Théophile, déjà évoqué, des témoignages fiables le créditent de la destruction du Serapeum d’Alexandrie et, dans ces mêmes années, saint Jean Chrysostome envoie des troupes de moines en Phénicie afin qu’ils y détruisent des temples (Caseau, 2001, p. 68 et p. 77).
Sans oublier de citer comme récits emblématiques les témoignages tirés de la vie de saint Martin, qui parcourait la Gaule à la tête de ses moines, pour détruire les temples, les idoles et les arbres consacrés de la culture païenne, et pour avoir compilée une série de recommandations qui portent sur l’interdiction des cultes païens, et la destruction des idoles et des temples qui doivent être purifiés par l’imposition d’un signe chrétien.
Selon l’église, la destruction des temples et leur remplacement deviennent la réalisation du dessein de Dieu. Ces actions permettent donc de mettre en évidence un mouvement de destruction volontaire, par des chrétiens, de lieux de culte païens. Assez fréquemment, des églises leur auraient été substituées. Ce mouvement se serait amorcé dès le début, à une époque où la religion païenne est censée avoir être un concurrent prospère. Dans quelques cas, la destruction violente des monuments ou la relégation des éléments appartenant aux anciennes constructions semblent inscrire ces transformations supposées dans un climat revanchard, en faire l’expression d’une sorte de guerre sainte.
Telle est l'histoire tragique de la culture païenne, qui aura été détruite par le fanatisme et l’intolérance des religieux chrétiens. Ces pieux destructeurs satisfaisaient aux dépens des insensés qui admiraient leurs vêtements en lambeaux, leurs chants lugubres et leur pâleur de crimes.
Le christianisme a bien quelque chose à dire pour être sectaire, partiteur, prédateur, avide de pouvoir sur l’autre ?
Donc, j’ai tout de même l’impression que le christianisme, s’il est temporairement capable de prendre des visages de douceur séduisante s’il le faut, reste une secte conquérante et le constat que des chrétiens s’en détachent parce qu’ils jugent qu’elle ne reflète plus la quête spirituelle ni l’humanité qui la compose, semble un facteur determinant.