La première tentative connue d’imposer une religion du dieu unique a été celle du pharaon Akhénaton qui visait à enlever le pouvoir aux prêtres et à imposer un pouvoir unique du roi.
La seconde est celle des prêtres juifs de Juda. On se souvient que les Juifs étaient divisé en deux pays : Israël et Juda. Israël, agricole, plus prospère, acceptait les dieux des peuples voisins avec lesquels il commerçait. Juda, centrée sur l’élevage, a affiché une prétention à plus de piété pour accuser son voisin d’avoir rompu avec dieu. Et ce dieu unique a été imposé par un pouvoir unique, celui du roi de Jérusalem.
Le Deutéronome premier texte juif monothéiste même s’il ne nie pas encore les autres dieux semble avoir été écrit vers 622 av. J.-C. quand le roi Josias entend faire de Yahvé le seul Dieu de Juda et empêcher qu’il ne soit vénéré sous différentes manifestations comme cela semble être le cas à Samarie ou à Teman, dans l’idée de faire de Jérusalem le seul lieu saint légitime de la divinité nationale et du pouvoir royal le pouvoir unique du peuple juif. Après la destruction du royaume juif, il a fallu justifier que le peuple élu ait perdu son royaume.
C’est le but dès lors des dirigeants juifs qui expliquent que dieu a puni son peuple pour son manque de piété. Le peuple retrouvera son pays et aura un Etat quand le Messie reviendra sur terre et, à la fin des temps, restaurera "le royaume de dieu en Israël".
Ces religions qui prônent l’idée d’un dieu unique ont souvent été, dans un premier temps, polythéistes : elles admettaient alors l’existence de plusieurs dieux. Le culte solaire du dieu Aton, imposé par le pharaon Akhénaton durant son règne, au XIVème siècle av J-C, était un hénothéisme. Une forme de monothéisme dans lequel Aton, le dieu dominant, acceptait que les dieux mineurs aient aussi un culte.
Le mazdéisme, religion de la Perse entre le IIème et le Ier millénaire av J-C, était polythéiste. Mais Mazda, la principale divinité, a peu à peu accaparé tous les pouvoirs des autres dieux qui, bien qu’existant dans le panthéon, n’étaient plus vénérés : c’est ce que l’on appelle une monolâtrie.
Vers 700 av J-C, cette monolâtrie mazdéiste, réformée par le prophète Zarathoustra (Zoroastre en grec) devient monothéiste sous le nom de zoroastrisme. Cette religion existe toujours. Selon des historiens, le judaïsme découlerait aussi d’une monolâtrie, le yahwisme, qui, vers -600, associait dans son culte la déesse Asherah.
Partout les dieux s’honorent de se voir attribuer des titres qui, s’ils ne sont pas ceux des rois, sont toujours ceux d’une instance politique suprême ; partout ils s’honorent de titres empruntés au vocabulaire profane de la société. L’histoire de "le dieu Baal" est à cet égard significative, car "baal" n’est à vrai dire qu’un terme courant pour désigner le maître dans les langues ouest-sémitiques.
Quant au dieu du christianisme, il ne devient "le Seigneur" que dans le courant du Moyen-âge européen, à l’époque féodale, à une époque donc où les rois perdent tout pouvoir effectif et alors qu’il est partagé entre tous ceux que l’on n’appelle désormais que "seigneurs".
La religion juive a-t-elle été fondée sur le monothéisme ? Pas du tout !
C’est seulement la Bible de Jérusalem qui s’est fondée dessus. Et cela dans des buts politiques et pas essentiellement religieux !
L’explication de l’étonnante religion du dieu unique de Jérusalem lancée par les dirigeants et chefs religieux de Juda. Cette région sud montagneuse et pauvre n’a connu qu’un développement tardif alors que l’Etat du nord, Israël, était depuis longtemps prospère. Ces deux régions ont vécu longtemps séparément, avec des mœurs différentes liées aux différences économiques et sociales. Beaucoup plus riche, Israël était beaucoup plus ouverte sur le monde extérieur avec lequel il commerçait. les deux régions n’avaient pas le même dieu : Elohim au nord et Yahvé au sud.
C’est l’invasion assyrienne qui envahit, occupe le nord et en déporte la population qui a donné sa chance au sud. Ce dernier a affirmé, au travers du texte biblique, que dieu avait choisi le sud du fait des mœurs trop ouvertes du nord et de sa moindre rigueur religieuse. Juda a reçu un apport de populations israélites venues du nord et son développement s’est considérablement accru. D’où l’affirmation, au travers de la Bible, que Juda est le regroupement de tous les Israélites et la revendication d’un dieu unique.