Certains prêtres chrétiens pour chercher à justifier l’authenticité de la Bible, nous citent que les manuscrits de la Mer morte en estimant qu’ils présentent un caractère précieux pour le Nouveau Testament, aussi je tiens à présenter quelques remarques enregistrées à la suite des travaux de traduction de ces manuscrits.
Les religieux de l'École Biblique de Jérusalem étaient déjà sur les lieux et, en recherchant dans plusieurs grottes, ils trouvèrent d'autres jarres remplies de documents, cela jusqu'en 1955. Ils furent désignés pour les traduire et en assurer la publication, parce qu'ils étaient les plus compétents en langues anciennes.
Voilà ce qu'a dit un jour John Allegro, professeur à l'Université de Manchester, le seul spécialiste laïc qui ait eu accès à ces documents lorsqu'il faisait partie de l'équipe internationale en charge des manuscrits :
«Les savants qui ont étudié les Manuscrits de la Mer Morte n'ont jamais dit ce qu'il y avait vraiment dans le texte. En effet, ce sont des prêtres, surtout des Jésuites, et ils ont peur de ce qu'ils ont découvert. C'est plus sensationnel que ce qu'ils soupçonnaient. C'est une bombe qui ferait trembler les religions chrétiennes sur leur base.»
De toutes façons, bien qu'ils datent des temps messianiques, il n'y a aucune trace des Évangiles, aucune mention des apôtres, de Jésus ou de sa résurrection !
Suivant l'évangile, Jésus a eu 2 sœurs et 4 frères ; il était l'aîné et il semble que son père soit mort lors de la révolte du recensement. La "vierge" marie n'est pas restée vierge longtemps.
De plus, les fameux "anges" sont peut-être des messagers, des jeunes gens qui sont employés pour faire circuler le courrier parce qu'ils courent vite et qu'on peut leur faire confiance pour acheminer les messages divins. Il ne faut pas oublier que la Fraternité essénienne fonctionne comme une société initiatique qui confère une initiation à des connaissances selon une tradition orale secrète très ancienne.
La science essénienne est ésotérique et spéculative. Les grands initiés ont développé des pouvoirs spéciaux. On imagine mal la secte répandant son enseignement à la foule, d'où les réserves de Jésus envers la foule et ses avertissements à ses compagnons pour qu'ils tiennent leur langue.
En mai 1950, alors que la fouille de Qumrân n'était pas commencée et que les morceaux de manuscrits de la grotte 4 dormaient encore dans la poussière des siècles, une communication présentée à l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres par André Dupont-Sommer, professeur de langue et civilisation sémitiques à la Sorbonne, avait produit l'effet d'une bombe en annonçant que le Maître de Justice de la Fraternité essénienne apparaissait comme un prototype de Jésus. A. Dupont-Sommer s'appuyait sur les premiers textes connus: la Règle de la Communauté, le Commentaire d'Habacuc, l'Ecrit de Damas. Il les attribuait aux Esséniens. Dupont-Sommer soulignait une continuité de pensée et de doctrine entre le Maître de Justice et Jésus.
Comme Jésus, le Maître de Justice avait prêché la pénitence, la pauvreté, l'humilité, l'amour du prochain, la chasteté. Il avait prescrit l'observance de la Loi de Moïse, rendue plus parfaite par ses propres révélations. Il avait été l'Elu et le Messie de Dieu. Objet de l'hostilité des prêtres et des Sadducéens, il avait été condamné et mis à mort. Il reviendrait à la fin des temps. Ses fidèles attendaient son retour glorieux.
Cette annonce provoqua une levée de boucliers et une vigoureuse riposte des instances catholiques qui ne pouvaient admettre que soit ainsi remise en cause la singularité du Christ et son caractère unique.
Dupont-Sommer reçut des menaces. Il fut ébranlé par la violence des attaques dirigées contre lui. Au fur et à mesure de la publication des nouveaux textes, il fut obligé de s'exprimer de manière plus nuancée.
La Mer morte n’ayant ni poissons, ni pêcheurs, les manuscrits n’ont donc pu être rédigés, en fait, que dans la région du lac très poissonneux de Galilée, dans le Nord de la Palestine. Et il s’agit non pas d’une simple secte mais d’un important courant du judaïsme, le plus authentique et le plus ancien qui, après l’exil de Babylone, s’est réimplanté dans la région. Ces Galiléens et ces Babyloniens, dont les manifestations révèlent l’ardeur religieuse, sont cités plus d’une fois par l’historien juif Flavius Josèphe.
Peut-être se considéraient-ils toujours comme des exilés en s’opposant à ceux qui, à Jérusalem, avaient le pouvoir ainsi que le bonheur insigne d’habiter dans la Ville sainte ?
Dans cette hypothèse, les documents retrouvés à Qumrân doivent être considérés comme une copie ou un double à l’usage d’un monastère propulsé dans le désert de Judée à l’image d’une tête de pont, en vue de la reconquête future de la Ville.
Jean-Baptiste, l’ermite du désert, était-il un Essénien de Qumrân ?
Flavius Josèphe le cite dans ses ouvrages. Connaissait-il les documents qui y ont été découverts ?
Oui, cela ne fait aucun doute. Mais au fur et à mesure, la pensée essénienne a évolué. Et voilà Jésus qui enseigne, corrige, modifie et remet cette évolution sur ses rails.
Bref, les origines esséniennes du christianisme sont irréfutables.
Les chrétiens voudraient bien trouver des preuves qui renforcent leurs convictions alors que tout laissait prévoir de profonds changements.
Depuis 1996, de nouvelles versions de la Bible sont en vente, assorties de nouveaux commentaires des exégètes qui ont étudié les fameux manuscrits : les retouches sur le christianisme primitif sont sélectives pour ne pas perturber la foi.
Une Foi qui repose sur des mythes..