Le musulman du juste milieu (les termes employés ici sont à comprendre dans leur acception moderne devenue
«Courante», trahissant souvent leur sens étymologique) n’est don ;
Ni «salafiste» selon le groupe, – généralement sincère mais méconnaissant les écrits des grands imâms du passé qui se fait appeler comme cela, prétendant suivre fidèlement les salafs mais s’opposant à eux sur certaines questions.
Ni «pseudo-salafi» (qui prétend théoriquement les suivre mais qui s’opposent à eux sur de nombreuses questions et qui délaissent la Vérité pour plaire aux savants corrompus eux-mêmes suivant aveuglément la pression et les décisions des tyrans qui veulent rabaisser la Parole Divine.
Ni «shiite» qui ne suivent pas fidèlement les Ahl ul bayt et qui font de la haine des sunnites véritables un fondement de leur religion.
ni «complotiste» qui par lâcheté et ignorance veulent croire que tout est complot, soutenant des tyrans plutôt que d’autres et méprisant les véridiques et les pieux qui luttent contre toutes les formes d’oppression et d’injustice sans se soucier du blâme des injustes et des pervers.
Ni «moderniste» adhérant aux moeurs décadentes des pervers et des ignorants, et rejetant les valeurs traditionnelles et la spiritualité.
Ni «rigoriste» loin de la douceur, de la spiritualité, de l’intelligence et de la sagesse de la Loi et de la Voie.
Ni «laxiste» réduisant la Vérité et la Sagesse qu’à la sphère privée, en laissant ainsi agir les injustes à leurs guises dans la sphère publique et refusant d’être ferme sur leurs convictions et leurs principes, rejetant l’importance de la justice politique et de l’expression de la spiritualité dans la vie de tous les jours en public.
Ni «extrémiste» la rudesse et la rigidité dans toutes leurs prises de position, sans compassion, ni empathie ni sagesse.
Ni «intégriste» rejet de l’autre, refus d’être nuancé et pondéré.
Ni «intégré» dans le sens de l’intégration aux valeurs décadentes du monde moderne.
Ni «littéraliste» rejet des sens profonds et de la spiritualité.
Ni «occultiste» rejet des prescriptions extérieures de la Loi, guidé par ses passions et des interprétations biaisées et arbitraires, sans jamais tenir compte des indications explicites du sens extérieur et des rites extérieurs.
Le musulman est totalement dépendant de la Souveraineté Divine et se conforme entièrement à Sa Volonté et à Sa Sagesse. Il ne prend pas position selon ses passions ou les deux opposés extrêmes parmi les tendances humaines. Il n’est pas affecté par la binarité humaine (réaction «pro» par rejet total d’un autre groupe «anti»). Il aspire à la Vérité au détriment des erreurs et des limitations inhérentes à chaque « groupe » humain. Il ne craint pas le blâme des blâmeurs, car il ne cherche que Dieu, L’Infaillible Absolu, Celui qui ne meurt jamais et qui est Omniscient.
La modération est un principe islamique, lié au «Juste Milieu», et donc à la notion de « Droiture » qui est une grande vertu en islam (récitée au moins cinq fois au quotidien par le musulman pratiquant, qui doit réciter lors de ses prières/salât la Sourate Al Fatiha où il est demandé d’invoquer Dieu pour être guidé sur la Voie Droite) :
SOURATE 1 Al Fatiha
1 Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 2. Louange à Allah, Seigneur de l’univers.
3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
4. Maître du Jour de la rétribution.
5. C’est Toi [Seul] que nous adorons, et c’est Toi [Seul] dont nous implorons secours.
6. Guide-nous dans le droit chemin,
7. Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.
Allâh nous dit : «Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de juste milieu»
(Qur’ân 2, 143).
Il dit aussi : «Vous êtes la meilleure communauté, qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allâh» (Qur’ân 3, 110)
ainsi que
«Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc»
(Qur’ân 6, 153).
Allâh interdit également l’exagération en matière religieuse dans plusieurs versets, dont celui-ci :
«Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de prière portez votre parure. Et mangez et buvez ; mais ne commettez pas d’excès, car Il n’aime pas ceux qui commettent des excès. Dis : ‹Qui a interdit la parure de Dieu, qu’Il a produite pour Ses Serviteurs, ainsi que les bonnes nourritures ?› Dis : ‹Elles sont destinées à ceux qui ont la foi, dans cette vie, et exclusivement à eux au Jour de la Résurrection.› Ainsi exposons-Nous clairement les versets pour des gens qui savent». (Qur’ân 7, 31-32).
Allâh parle ici d’excès de façon générale à partir d’un cas particulier. Ce verset est également explicite là-dessus :
«Et ne dépassez pas la mesure (limite), sinon Ma rigueur s’abattra sur vous» (Qur’ân 20, 81).
et ce verset :
«Ô gens du Livre, n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allâh que la vérité» (Qur’ân 4, 171).
Expliquant ce verset, l’Imam al-Tabarî dit dans son Ttafsîr (exégèse) : «C’est-à-dire n’outrepassez pas les limites de la vérité dans votre religion en exagérant».
Quant à Ibn Al-Jawzî (qu’Allâh lui fasse Miséricorde) a dit dans ses commentaires du Qur’ân : «L’exagération voulue dans ce verset correspond à l’excès en outrepassant les limites religieuses tracées (par la Loi Divine)».
Le juste milieu est donc une voie se situant entre deux extrêmes, tous deux comportant des excès (soit dans le laxisme soit dans l’extrémisme violent). Il consiste à ordonner sagement le convenable, et à interdire intelligemment le blâmable.